Ce qui a dégouté et révolté les Tunisiens au point de provoquer la chute du régime en janvier 2011, ce n’est ni l’autoritarisme de Ben Ali, ni l’hégémonisme du RCD, ni les atteintes aux droits de l’homme, ni la censure de la presse, ni même la corruption. Celle-ci, comme on le constate dans tous les pays du monde, y compris en France, est un fléau universel étroitement lié à la nature humaine. Ce que les Tunisiens ne pouvaient plus supporter, c’est l’humiliation, le racket, la rapine et la spoliation que l’oligarchie des Trabelsi a pratiqué dans l’impunité la plus totale.
En d’autres termes, le fait qu’ils s’approprient une maison, un terrain ou un commerce, par le chantage et l’intimidation sur leurs nombreuses victimes. C’est ce qu’ils ont fait les dix dernières années du règne sénescent de Ben Ali. Pire encore, c’est ce que leurs serviteurs, leurs protégés et leurs hommes de main ont fait à leur tour, avec les mêmes méthodes mafieuses, la même voracité et dans la même impunité.
Ce serait le cas du dénommé Hachemi Lahdhiri, un avocassier "corrompu" comme il y en beaucoup en Tunisie, qui a été l’un des piliers de ce régime mafieux et l’un des saligauds locaux du RCD. L’une de ses victimes, Rachid Azouz, a été dépossédé de sa maison à la Soukra, le seul bien qui lui restait après toutes les spoliations qu’il a injustement subies dès 1986, de la part de Mansour Skhiri et de Ben Ali, alors respectivement ministre de l’Equipement et ministre de l’Intérieur, ensuite Premier ministre. Son crime, avoir planifié, organisé et exécuté l’évasion de Mohamed Mzali, le 3 septembre 1986. Son tort, avoir été le seul tunisien à mettre en péril sa vie et en danger sa famille, pour sauver de la potence son ami abandonné de tous, Mohamed Mzali.
C’est par cet acte d’un courage rarissime et d’une bravoure exceptionnelle que l’ex-commandant Rachid Azouz, qui s’est réfugié en France, a provoqué son destin tragique. Dès septembre 1986, certains membres de sa famille ont été arrêté. Son fils Nizar, alors âgé d’à peine 20 ans, a été arrêté et impitoyablement torturé dans les geôles de Mohamed-Ali Ganzoui, pour le faire parler. Ses voitures ont été vendues aux enchères, son bureau d’étude a été fermé, ses biens immobiliers confisqués…
Réfugié en France, Rachid Azouz a assumé son acte et refusé de plier l’échine. Par fidélité et par loyauté vis-à-vis de Mohamed Mzali, qui a été par la suite bien ingrat à son encontre, Rachid Azouz a fait preuve d’une grande patience et d’une impressionnante résistance psychologique, malgré la ruine et le malheur qui l’a frappé et qui n’a pas épargné sa famille. Sans jamais se plaindre ni se lamenter sur le passé, il a appliqué sur son cas ce poème de Kipling : « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie. Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir. Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties, sans un geste et sans un soupir… ».
Après la destitution de Bourguiba en novembre 1987, Rachid Azouz a pu regagner la Tunisie, mais son calvaire ne s’est pas pour autant arrêté. Bien au contraire, tous les jugements iniques qui ont été prononcés contre lui ont été maintenus, ses biens immobiliers ne lui ont pas été rendus et l’agrément de réouverture de son bureau d’étude ne lui a été restitué qu’en 2004, une mesure purement administrative qui ne lui a pas pour autant permis d’accéder aux projets publics, les sbires de Ben Ali ayant décidés de le maintenir à l’index . En d’autres termes, de 1987 à 2004 (17 ans), il n’avait pas le droit d’exercer son métier ; et de 2004 à 2011 (7 ans)il était interdit des marchés publics. Toutes ces mesures illégales et injustes n’avaient qu’un seul but : l’achever financièrement pour l’obliger à vendre le seul bien qui lui restait, à savoir sa maison de la Soukra.
En d’autres termes, le fait qu’ils s’approprient une maison, un terrain ou un commerce, par le chantage et l’intimidation sur leurs nombreuses victimes. C’est ce qu’ils ont fait les dix dernières années du règne sénescent de Ben Ali. Pire encore, c’est ce que leurs serviteurs, leurs protégés et leurs hommes de main ont fait à leur tour, avec les mêmes méthodes mafieuses, la même voracité et dans la même impunité.
Ce serait le cas du dénommé Hachemi Lahdhiri, un avocassier "corrompu" comme il y en beaucoup en Tunisie, qui a été l’un des piliers de ce régime mafieux et l’un des saligauds locaux du RCD. L’une de ses victimes, Rachid Azouz, a été dépossédé de sa maison à la Soukra, le seul bien qui lui restait après toutes les spoliations qu’il a injustement subies dès 1986, de la part de Mansour Skhiri et de Ben Ali, alors respectivement ministre de l’Equipement et ministre de l’Intérieur, ensuite Premier ministre. Son crime, avoir planifié, organisé et exécuté l’évasion de Mohamed Mzali, le 3 septembre 1986. Son tort, avoir été le seul tunisien à mettre en péril sa vie et en danger sa famille, pour sauver de la potence son ami abandonné de tous, Mohamed Mzali.
C’est par cet acte d’un courage rarissime et d’une bravoure exceptionnelle que l’ex-commandant Rachid Azouz, qui s’est réfugié en France, a provoqué son destin tragique. Dès septembre 1986, certains membres de sa famille ont été arrêté. Son fils Nizar, alors âgé d’à peine 20 ans, a été arrêté et impitoyablement torturé dans les geôles de Mohamed-Ali Ganzoui, pour le faire parler. Ses voitures ont été vendues aux enchères, son bureau d’étude a été fermé, ses biens immobiliers confisqués…
Réfugié en France, Rachid Azouz a assumé son acte et refusé de plier l’échine. Par fidélité et par loyauté vis-à-vis de Mohamed Mzali, qui a été par la suite bien ingrat à son encontre, Rachid Azouz a fait preuve d’une grande patience et d’une impressionnante résistance psychologique, malgré la ruine et le malheur qui l’a frappé et qui n’a pas épargné sa famille. Sans jamais se plaindre ni se lamenter sur le passé, il a appliqué sur son cas ce poème de Kipling : « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie. Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir. Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties, sans un geste et sans un soupir… ».
Après la destitution de Bourguiba en novembre 1987, Rachid Azouz a pu regagner la Tunisie, mais son calvaire ne s’est pas pour autant arrêté. Bien au contraire, tous les jugements iniques qui ont été prononcés contre lui ont été maintenus, ses biens immobiliers ne lui ont pas été rendus et l’agrément de réouverture de son bureau d’étude ne lui a été restitué qu’en 2004, une mesure purement administrative qui ne lui a pas pour autant permis d’accéder aux projets publics, les sbires de Ben Ali ayant décidés de le maintenir à l’index . En d’autres termes, de 1987 à 2004 (17 ans), il n’avait pas le droit d’exercer son métier ; et de 2004 à 2011 (7 ans)il était interdit des marchés publics. Toutes ces mesures illégales et injustes n’avaient qu’un seul but : l’achever financièrement pour l’obliger à vendre le seul bien qui lui restait, à savoir sa maison de la Soukra.
En effet, c’est dès 1993 que, par le biais d’Abdelwahab Abdallah, Belhassen Trabelsi s’est porté acquéreur de cette propriété dont la valeur était estimée à l’époque à 950 000 dinars (voir photos jointes). Vaillant et obstiné, Rachid Azouz a refusé l’offre de Sieur Trabelsi, malgré les intimidations et les menaces de prison. Quelques mois plus tard, c’est un nouvel acquéreur qui se présente. Il s’appelle Hachemi Lahdhiri et il exerce le métier d’avocat. Pris à la gorge par une banque aux ordres de la Présidence-puisque la maison était sous hypothèque- il a finalement accepté de se séparer de cette maison dans laquelle il avait mis tout son argent et toute son énergie. Troublante coïncidence, l’acheteur qui s’est présenté, Hachemi Lahdhiri, serait un proche de Moncef Trabelsi, le frère ainé de la redoutable Leila !
N’ayant pas d’autres choix, Rachid Azouz brade une maison d’une superficie totale de 5000 m2, avec 742 m2 couvert, à 400 000 dinars. Dans le contrat de vente en date du 19 août 1994, il était explicitement mentionné que Hachemi Lahdhiri avait pour obligation de régler à la banque (Biat) le reliquat du crédit que M.Azouz devait encore, à savoir 50 000 dinars, porté à 170 000 avec les pénalités de retard et les agios, pour lever l’hypothèque. Hachemi Lahdhiri devait bien évidemment payer au vendeur la somme restante du prix convenu (400 000 dinars). Non seulement l’avocat "escroc" n’a pas honoré son engagement auprès de la banque avec la complicité de celle-ci, mais il n’a daigné verser à Rachid Azouz que la modique somme de 170 000 dinars.
Total et conclusion, Hachemi Lahdhiri s’est offert, à 170 000 dinars, une propriété qui valait 950 000 dinars (2 milliards aujourd’hui), une maison qu’il occupe indument de 1994 jusqu’à ce jour. Conscient qu’il s’est fait escroquer, et conformément aux dispositions de l’article 273 du Code des Obligations et Contrats, M.Azouz a demandé, dès 1995, la résiliation du contrat de vente et la restitution de son bien. Ce n’est qu’en 2004 qu’il a obtenu gain de cause par le jugement No 33352, en date du 4 mars 2004, prononcé par le tribunal de première instance de Tunis. Mais, fort du soutien de Moncef Trabelsi et de l’omnipuissance de juges "corrompus" comme lui, Hachemi Lahdhiri s’est pourvu en appel et, par l’arrêté No 1969 daté du 18 mai 2005, la Cour d’Appel a débouté M.Azouz, enfreignant ainsi la loi (articles 242 et 273 du Code des Obligations et Contrats), et méprisant les engagements contractuels, les faits avérés et l’équité la plus élémentaire. En mai 2010, dans l’affaire 111/7605/2010, qui regrouperait a priori cinq plaintes pour escroquerie déposées par cinq personnes différentes, notamment par Rachid Azouz, Hachemi Lahdhiri a été condamné par contumace à deux ans de prison ferme, pour avoir recouru et soudoyé deux faux témoins, Mahmoud et Abderrazek, qui ont été d’ailleurs condamnés à la même peine de prison (voir document joint).
N’ayant pas d’autres choix, Rachid Azouz brade une maison d’une superficie totale de 5000 m2, avec 742 m2 couvert, à 400 000 dinars. Dans le contrat de vente en date du 19 août 1994, il était explicitement mentionné que Hachemi Lahdhiri avait pour obligation de régler à la banque (Biat) le reliquat du crédit que M.Azouz devait encore, à savoir 50 000 dinars, porté à 170 000 avec les pénalités de retard et les agios, pour lever l’hypothèque. Hachemi Lahdhiri devait bien évidemment payer au vendeur la somme restante du prix convenu (400 000 dinars). Non seulement l’avocat "escroc" n’a pas honoré son engagement auprès de la banque avec la complicité de celle-ci, mais il n’a daigné verser à Rachid Azouz que la modique somme de 170 000 dinars.
Total et conclusion, Hachemi Lahdhiri s’est offert, à 170 000 dinars, une propriété qui valait 950 000 dinars (2 milliards aujourd’hui), une maison qu’il occupe indument de 1994 jusqu’à ce jour. Conscient qu’il s’est fait escroquer, et conformément aux dispositions de l’article 273 du Code des Obligations et Contrats, M.Azouz a demandé, dès 1995, la résiliation du contrat de vente et la restitution de son bien. Ce n’est qu’en 2004 qu’il a obtenu gain de cause par le jugement No 33352, en date du 4 mars 2004, prononcé par le tribunal de première instance de Tunis. Mais, fort du soutien de Moncef Trabelsi et de l’omnipuissance de juges "corrompus" comme lui, Hachemi Lahdhiri s’est pourvu en appel et, par l’arrêté No 1969 daté du 18 mai 2005, la Cour d’Appel a débouté M.Azouz, enfreignant ainsi la loi (articles 242 et 273 du Code des Obligations et Contrats), et méprisant les engagements contractuels, les faits avérés et l’équité la plus élémentaire. En mai 2010, dans l’affaire 111/7605/2010, qui regrouperait a priori cinq plaintes pour escroquerie déposées par cinq personnes différentes, notamment par Rachid Azouz, Hachemi Lahdhiri a été condamné par contumace à deux ans de prison ferme, pour avoir recouru et soudoyé deux faux témoins, Mahmoud et Abderrazek, qui ont été d’ailleurs condamnés à la même peine de prison (voir document joint).
Hachemi Lahdhiri condamné à deux ans de prison pour falsification et faux témoignage
Photos prises par notre correspondant à Tunis de la propriété spoliée de Rachid Azouz à La Soukra
Malgré cette décision de justice prononcée en mai 2010, Hachemi Lahdhiri se promène toujours librement. C’est que la révolution est passée par là entre-temps ! Non seulement il est libre, qu’il jouit, depuis 1994, de l’occupation de cette maison subtilisée à Rachid Azouz et qu’il loue occasionnellement pour des cérémonies de mariage, mais il est membre de Nidaa Tounes, après avoir été le conseil de Hechmi Hamdi et l’une des figures « politiques » d’Al-Aridha, parti qui a surfé sur la probité et la vertu islamique !
Reste cette question troublante : comment un grand parti tel que Nidaa Tounes, qui compte parmi ses dirigeants et membres beaucoup de compétences et de personnalités honnêtes, peut-il admettre dans ses rangs un individu aussi peu soucieux de moralité, de loi et de justice ?
Lotfi Khélil
La propriété spoliée de Rachid Azouz à La Soukra
Reste cette question troublante : comment un grand parti tel que Nidaa Tounes, qui compte parmi ses dirigeants et membres beaucoup de compétences et de personnalités honnêtes, peut-il admettre dans ses rangs un individu aussi peu soucieux de moralité, de loi et de justice ?
Lotfi Khélil
La propriété spoliée de Rachid Azouz à La Soukra